Trouble borderline : causes, symptômes et traitement
Sommaire
Le trouble de la personnalité borderline est un trouble apparaissant souvent aux prémices de l’âge adulte. Les personnes borderline souffrent de fortes sautes d’humeur, leurs pensées, leurs désirs et leurs attitudes changent en très peu de temps. Il existe par ailleurs d’autres symptômes divers rendant difficile la reconnaissance d’un trouble borderline. Ce trouble de la personnalité est souvent déclenché par des événements traumatisants durant l’enfance. Le traitement consiste donc en une psychothérapie adaptée à chaque patient. Les patients peuvent apprendre à comprendre leur maladie, contrôler leur comportement et reconnaître les signaux d’alerte.
Que signifie borderline ?
Borderline fait partie des troubles de la personnalité émotionnellement instable. Ce trouble a des manifestations diverses et se caractérise avant tout par un manque de contrôle émotionnel et impulsif. Les personnes affectées ont tendance à agir de manière incontrôlée sans tenir compte des conséquences. Ces comportements sont déclenchés par des états de tension intérieure qui surviennent rapidement. De plus, les personnes touchées éprouvent une sensation chronique de vide intérieur. Cette maladie est divisée en type impulsif et type borderline.
Type impulsif : tendance aux querelles, actions impulsives inattendues sans réflexion sur les potentielles conséquences. Explosions incontrôlées de colère ou de violence et graves sautes d’humeur.
Type borderline : tendance à se battre, insécurité dans l’image de soi ou l’identité, relations instables, peur de l’abandon, menace d’automutilation, sentiment de vide permanent.
En Allemagne, environ deux à trois pour cent de la population est touchée par ce trouble de la personnalité. Environ un malade mental sur cinq souffre d’un trouble borderline en plus de sa maladie. Les patients présentant un trouble affectif, un trouble de stress post-traumatique ou un trouble du comportement alimentaire sont particulièrement touchés.
Les premiers symptômes d’un trouble de la personnalité borderline apparaissent généralement au début de l’âge adulte. L’intensité des symptômes diminue généralement après l’âge de 30 ans. Bien que le ratio hommes-femmes soit équilibré, on dénombre davantage de femmes en soins psychiatriques.
Quels sont les symptômes du trouble de la personnalité borderline ?
Les premiers symptômes d’un trouble de la personnalité borderline apparaissent généralement au début de la croissance (adolescence). Les symptômes peuvent varier considérablement en type et en gravité d’une personne à l’autre, ce qui rend ce trouble psychiatrique difficile à diagnostiquer.
Les principales caractéristiques du trouble borderline sont un contrôle des impulsions fortement réduit et des sautes d’humeur associées. Les personnes affectées n’ont pas la capacité de contrôler ni de réguler de manière appropriée ce qu’elles vivent et les sentiments que cela déclenche. Il en résulte des états de tension interne extrêmes que les personnes concernées trouvent insupportables. Afin de soulager ces états de tension à court terme, des actions impulsives et souvent incontrôlables se produisent alors. Ces actions peuvent se traduire par une augmentation des comportements à risque, de la consommation de drogues, de l’hyperphagie boulimique, des perturbations sociales ou une thérapie.
De plus, les sentiments insupportables peuvent être clivés (dissociation) afin de mieux supporter la tension intérieure. Parmi ces sentiments figure, par exemple, la peur.
Certaines personnes atteintes sont également sujettes à des comportements d’automutilation et ont tendance à se brûler en écrasant des cigarettes sur leur propre corps ou à se taillader la peau. De plus, les personnes touchées ont généralement un degré élevé de tendances suicidaires.
La perception de ses propres sentiments et de l’image de soi (troubles de l’identité) est également perturbée. Les personnes concernées se sentent étranges dans leur environnement familier et n’ont aucune idée concrète de leurs propres souhaits, objectifs ou besoins.
Par ailleurs, les personnes borderline essaient souvent d’attirer l’attention des autres sur elles-mêmes (en agissant) par divers moyens interpersonnels. Leurs relations interpersonnelles sont instables et caractérisées par le fait que ces personnes idéalisent l’autre et le dévalorisent tour à tour. Ce comportement découle de la peur de la proximité et de la crainte simultanée d’être abandonné, et s’exprime parfois par un attachement et un rejet extrêmes de l’autre. Si les personnes borderline subissent le rejet ou la négligence d’une personne importante ou de référence, il en résulte souvent des explosions de colère démesurées.
D’autres symptômes associés peuvent survenir, tels que :
- des troubles anxieux ;
- des TOCs ;
- des épisodes dépressifs.
Comment se développe le trouble de la personnalité borderline ?
La maladie borderline peut être favorisée par diverses influences. La prédisposition génétique est une cause possible, les maladies telles que le trouble borderline ayant tendance à être héréditaires. Les événements traumatisants de la petite enfance peuvent eux aussi être à l’origine d’un trouble borderline. Près des deux tiers des personnes touchées ont subi des violences sexuelles ou physiques, des abus psychologiques ou de la négligence dans leur enfance. Plus rarement, le développement de la maladie peut être favorisé par des troubles liés à l’attention, à l’hyperactivité et à l’impulsivité (troubles hyperkinétiques).
Un dysfonctionnement mineur du système nerveux (dysfonctionnement cérébral minime) dans la petite enfance peut également provoquer un trouble borderline. Les enfants affectés sont discrets lorsqu’ils sont placés dans des conditions de faible stress, mais présentent souvent des troubles du développement verbal et moteur une fois soumis à un stress important.
Une autre cause possible du trouble de la personnalité est un déséquilibre des substances messagères dans le cerveau. Ces substances, appelées neurotransmetteurs, incluent la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Alors que la sérotonine contribue à la régulation de l’impulsivité dans le cerveau, la noradrénaline et la dopamine assurent la tolérance à la frustration.
Comment le médecin reconnaît-il un trouble de la personnalité borderline ?
Afin de diagnostiquer un trouble borderline, un spécialiste traitant ou un psychiatre réalise d’abord une enquête sur les troubles familiaux de la personnalité et les anomalies psychologiques de l’enfance (anamnèse). À cette fin, le médecin interroge non seulement les personnes concernées, mais aussi, si possible, des personnes de référence telles que les parents.
Si un trouble de la personnalité est suspecté, une série de tests psychologiques a lieu. Les spécialistes utilisent des entretiens cliniques structurés et diverses listes pour sécuriser le diagnostic et différencier le trouble borderline des autres troubles de la personnalité.
Comment le médecin traite-t-il le trouble de la personnalité borderline ?
La psychothérapie est la base du traitement du trouble de la personnalité borderline. La thérapie comportementale dialectique (TCD) est employée, celle-ci pouvant prendre la forme d’une thérapie individuelle ou de groupe.
Les principaux objectifs de la thérapie sont :
- la pleine conscience intérieure ;
- la gestion consciente des sentiments ;
- l’augmentation de l’estime de soi ;
- l’acquisition d’une tolérance au stress ;
- les compétences personnelles ;
- la gestion et la maîtrise des problèmes.
De plus, un traitement médicamenteux peut être prescrit par un spécialiste afin de traiter des maladies concomitantes telles que la dépression ou l’anxiété. Les médecins utilisent ainsi des neuroleptiques dits de faible puissance pour traiter les troubles du sommeil et les états de tension. Ces médicaments bloquent le point d’ancrage du neurotransmetteur dopamine dans le cerveau, ce qui renforce l’expérience émotionnelle positive.
Les antidépresseurs sont souvent utilisés pour traiter la dépression, l’anxiété et les troubles obsessionnels compulsifs. Si les personnes touchées souffrent également de symptômes délirants, des antipsychotiques seront utilisés. S’il existe un risque accru d’automutilation, le médecin traitant peut utiliser une classe d’ingrédients actifs appelés benzodiazépines. Ceux-ci présentent cependant un fort potentiel de dépendance, de sorte que le médecin dosera la prescription avec soin et de manière personnalisée.
Que pouvez-vous faire si vous souffrez d’un trouble de la personnalité borderline ?
Si vous souffrez de tensions intérieures ou êtes sujet à l’automutilation, il est conseillé de consulter un médecin. Après une discussion approfondie, celui-ci pourra décider s’il est judicieux de vous référer à un psychiatre ou à un psychothérapeute. Ceci est le seul moyen d’établir un diagnostic précis.
Le trouble borderline a longtemps été considéré comme ayant un pronostic défavorable, mais avec les nouvelles thérapies adaptées à la maladie, il est possible d’obtenir de grands succès thérapeutiques. Chez environ 50 % des personnes touchées, la première tentative de traitement peut réussir.
Pour de nombreuses personnes ayant une personnalité borderline, il est intéressant d’en apprendre davantage à propos de ce trouble et de mieux se comprendre. Cette possibilité est offerte par les groupes d’entraide et la psychothérapie. Dans ce cadre, le patient peut acquérir diverses compétences pour faire face au trouble et des habitudes de vie meilleures pour sa santé.
Il est également conseillé aux proches de bien s’informer sur le trouble borderline. Ceci peut être utile pour mieux classer les troubles et ne pas prendre de manière personnelle le comportement extrême des personnes concernées.
Publié le : 19.06.2024
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