Diabète sucré : symptômes, causes et traitement

Sommaire
Il y a plus de 2 000 ans, les médecins parlaient déjà du "flux mielleux" quand ils ont découvert que leurs patients avaient trop de sucre dans l'urine. Le "diabète sucré" est donc devenu un terme technique gréco-latin toujours utilisé en médecine. Aujourd’hui, le diabète est malheureusement une des maladies les plus répandues : plus de 3 millions de personnes en France sont diabétiques.
Diabète sucré : de quoi s’agit-il ?
Le diabète sucré (ou Diabetes mellitus) est une maladie métabolique. Elle est caractérisée par une augmentation du taux de sucre (glycémie) dans le sang, d’où son appellation.
Quels sont les symptômes du diabète sucré ?
L’augmentation du taux de sucre dans le sang n’est qu’un symptôme parmi d’autres. Les signes suivants sont aussi indicateurs de ce trouble métabolique :
- Une soif intense
- Une faim exagérée
- Une perte de poids
- Des démangeaisons
- Une augmentation de l’envie d’uriner
- Des troubles visuels
- De la fatigue
- Une plus grande vulnérabilité face aux infections (telle que la gingivite)
Qu’il s’agisse de diabète type 1 (maladie auto-immune) ou de type 2 (dont les causes dépendent généralement du mode de vie), les symptômes évoluent en silence au début de la maladie. Par conséquent, le diabète sucré est le plus souvent diagnostiqué par hasard. Il faut des mois pour qu’une hyperglycémie entraîne des lésions corporelles au niveau de la rétine (rétinopathie diabétique), des reins (néphropathie diabétique) ou des nerfs (neuropathie diabétique). Les dysfonctionnements érectiles ou les troubles menstruels mettent aussi longtemps à se manifester.
Diabète sucré : quelles causes ?
Comment peut-on expliquer un taux élevé de sucre dans l’urine d’un diabétique ? Il existe en effet une hormone secrétée par le pancréas, appelée l’insuline, qui veille à ce que le taux de sucre dans le sang soit équilibré. L’insuline permet au sucre d’être absorbé par toutes les cellules du corps où il peut être ensuite stocké ou converti en énergie.
Chez les personnes diabétiques de type 1, l’insuline n’est parfois plus du tout produite, ce qui favorise l’accumulation du sucre dans le sang. Cela s’avère très dangereux, car cette situation peut provoquer plusieurs complications telles que la cécité, une crise cardiaque ou encore un AVC. Les reins peuvent également être endommagés, car ils travaillent davantage pour extraire le sucre du sang.
Les différents types de diabète
Le diabète est défini par un excès de sucre dans le sang ; il peut être de différents types :
Type 1 : Le diabète de type 1 est aussi connu sous le terme « diabète insulinodépendant ». Les personnes atteintes produisent peu ou pas du tout d’insuline du fait que le pancréas soit attaqué par son propre système immunitaire – il s’agit donc une maladie auto-immune. La fonction des cellules bêta qui forment l’insuline est perturbée de manière importante. Ce type de diabète apparait le plus souvent durant l’adolescence (chez les jeunes moins de 20 ans), d’où son autre appellation de « diabète juvénile ». Environ 300 000 personnes en France souffrent de diabète de type 1, un type de diabète qui demande obligatoirement de s’injecter de l’insuline. Les personnes atteintes doivent également adopter un régime alimentaire équilibré afin d’éviter une hypoglycémie ou une hyperglycémie.
Type 2 : Le diabète de type 2 est aussi appelé diabète non insulinodépendant. Bien que l’insuline soit présente dans le corps, celle-ci n’est pas bien utilisée. Il existe une mauvaise régulation de la glycémie qui provoque souvent un état d’insulino-résistance. Ainsi, l’insuline perd de son effet : le pancréas se fatigue et finit par ne plus produire suffisamment d’hormones.Ce type de diabète n’apparaît qu’après l’âge de 30 ans : c’est pourquoi on l’appelle aussi « diabète de l’âge mûr ». Cependant, de plus en plus de jeunes souffrent aujourd’hui de diabète de type 2. Selon les scientifiques, ce serait la conséquence d’un mode de vie marqué par l’obésité et le manque d’exercice physique. Néanmoins, les facteurs génétiques jouent aussi un rôle principal dans ce type de diabète.Le diabète de type 2 ne nécessite pas nécessairement d’injections d’insuline. Parfois, quelques petits changements dans le mode de vie, tels que pratiquer plus d’exercices physiques, adopter une bonne alimentation, éviter le tabac et l’alcool etc. peuvent contribuer à faire baissier la glycémie
Autres types : Outre les diabètes de type 1 et de type 2, il existe d’autres formes de diabètes moins courantes et dont les causes sont nombreuses : traitement de toxicomanie (cortisone ou médicaments diurétiques), abus d’alcool ou inflammation chronique du pancréas… Les maladies auto-immunes ou une production hormonale perturbée peuvent également déclencher un diabète.
Le diabète gestationnel, une forme particulière de diabète
Les changements hormonaux au cours de la grossesse conduisent parfois au diabète. Celui-ci est appelé diabète gestationnel ou diabète de grossesse. Environ 5 % des femmes enceintes ont un taux de sucre élevé dans le sang. Toutefois, celui-ci se stabilise généralement après l’accouchement. Même si ce type de diabète est souvent dépourvu de symptômes, il est important de le traiter avec des médicaments, une alimentation adaptée et personnalisée ainsi qu’avec des exercices physiques doux telles que la natation, la gymnastique ou la marche…Le diabète gestationnel met en danger à la fois la femme enceinte et son enfant. En effet, les enfants dont la mère a développé un diabète durant la grossesse ont un risque plus grand de développer le diabète eux-mêmes plus tard. De plus, environ 50 % des femmes atteintes de diabète gestationnel risquent de souffrir plus tard de diabète de type 2.
Comment diagnostiquer le diabète sucré ?
Le diabète sucré est souvent décelé par hasard suite à une prise de sang grâce à laquelle le médecin découvre un taux de sucre dans le sang supérieur à la normale. Il s’agit d’un diabète si :
- La glycémie est égale ou supérieure à 11,1 mmol / l
- La glycémie à jeun est égale à 7,0 mmol / l
- La valeur à long terme (HbA 1 c) est égale à 48 mmol /mol
Chez un diabétique de type 2 potentiel, le test de tolérance au glucose (appelé aussi hyperglycémie provoquée par voie orale) est effectué comme suit : le patient boit à jeun une quantité précise d’une solution de sucre. La glycémie est ensuite déterminée une ou deux heures plus tard. Si la valeur sur deux heures est égale ou supérieure à 11,1 mmol/L, le patient est donc atteint de diabète.
Faire un autotest de diabèteVous pouvez effectuer un autotest à intervalles réguliers à l’aide d’un glucomètre, un appareil qui permet de mesurer le glucose dans le sang. Vous pouvez également acheter des bandelettes réactives qui vous aident à savoir si vous avez trop de sucre dans l’urine.
Diabète non traité : à quel point est-il dangereux ?
L’augmentation du taux de sucre dans le sang endommage les vaisseaux sanguins à long terme. Leurs parois deviennent perméables, ce qui peut entrainer des saignements. De plus, les parois vasculaires s’épaississent, avec le risque de provoquer des occlusions vasculaires et des troubles circulatoires.
Les petits vaisseaux - dans la rétine, les reins et les nerfs par exemple - sont particulièrement à risque. Par conséquent, un diabète non-traité peut provoquer des troubles visuels et même de la cécité. De même, des troubles de la fonction rénale ou des sensations anormales (picotements, douleurs, brûlures) causés par une atteinte nerveuse peuvent également en résulter.
Cependant, les gros vaisseaux souffrent aussi de la charge de sucre qui les traverse. Cela augmente le risque d’artériosclérose.
Les dommages aux organes causés par un diabète non détecté ne surviennent que longtemps après la perturbation du métabolisme de l’insuline. Lors d’un diabète de type 1, près de 80 % des cellules bêta productrices du pancréas sont détruites avant l’apparition des symptômes ! Parfois, c’est un coma hypoglycémique (ou coma diabétique) qui, pour la première fois, va faire suspecter un diabète.
Coma diabétique : qu'est-ce que c'est ?
La conséquence la plus grave d’une hyperglycémie est le coma diabétique, à savoir une perte de conscience profonde. L’haleine des personnes touchées a l’odeur de l’acétone (comme du dissolvant pour vernis à ongles). Il faut donc appeler les urgences immédiatement.
Qu’est-ce que le pied diabétique ?
Les dommages provoqués au niveau des vaisseaux sanguins et les troubles circulatoires suite à un diabète non traité peuvent entrainer des blessures qui guérissent mal, voire qui s’ulcèrent, surtout au niveau des pieds. En raison de troubles nerveux (neuropathies), les personnes touchées ne perçoivent ni les blessures ni la pression excessive (causées par exemple par des chaussures serrées) qui développent ensuite de grandes plaies.
Comment traiter le diabète sucré ?
Le diabète de type 1 est malheureusement non guérissable et nécessite des injections d’insuline. En revanche, le diabète de type 2 (qui est la forme la plus répandue de diabète), est plus facilement traitable et contrôlable grâce à un bon traitement et à un ajustement du mode de vie.
Tous les diabétiques n’ont pas besoin d’injections d’insuline. Cela concerne plutôt les diabétiques de type 1, même si certains diabétiques de type 2 doivent aussi s’administrer de l’insuline à un moment donné. Les valeurs de glycémie sont décisives afin de correctement administrer de l’insuline. La valeur HbA1c (ou hémoglobine glyquée) est particulièrement utile, car il s’agit de la mémoire glycémique du corps.
- La valeur de glycémie à long terme (HbA1c) doit être inferieure a 7,5 % (ou 58 mmol/mol) chez les diabétiques de type 1.
- Chez les diabétiques de type 2, le taux d’HbA1c doit être compris entre 6,5 et 7,5 % (entre 48 et 58 mmol/mol).
L’insuline est disponible sous plusieurs formes qui se distinguent principalement par leur durée d’action :
- L’insuline normale a une durée d’action d’environ 5 heures.
- Les analogues d’insuline ont une durée d’action d’environ 3 heures.
- Les analogues d’insuline à action prolongée ont une durée d’action d’environ 24 heures.
- Les insulines retard (ou prolongées) ont une durée d’action entre 10 et 12 heures.
- Les mélanges d’insulines : il s’agit de l’association des insulines normales et retardées.
Pour de nombreux diabétiques de type 2, un traitement médicamenteux est suffisant : les antidiabétiques sont prescrits pour abaisser la glycémie et certains médicaments ont également un effet protecteur sur les reins ou le cœur. Il existe différents traitements anti-diabétiques :
- La metformine ou les glitazones, qui augmentent la sensibilité des cellules à l’insuline.
- Les sulfonylurées ou les glinides, qui augmentent la production d’insuline.
- Les inhibiteurs de la DPP4 ou les analogues du GLP-1, qui stimulent le métabolisme.
- Les inhibiteurs du SGLT-2, qui favorise l’excrétion urinaire du sucre.
- Les inhibiteurs d'alpha-glucosidase, qui assurent une absorption plus lente du sucre dans l'intestin.
Néanmoins, dans plusieurs cas, le traitement ne peut pas être effectué sans insulinothérapie.
Le traitement du diabète par l’insulinothérapie ?
Afin de maintenir le taux de sucre dans le sang, les diabétiques de type 1 doivent s’injecter de l’insuline. Pour cela, ils utilisent parfois un stylo à insuline ou une pompe à insuline. Cette dernière permet de distribuer de l’insuline en continu.Lors d’une insulinothérapie intensifiée, les personnes concernées s’injectent une ou deux fois par jour de l’insuline à action prolongée et pendant les repas, de l’insuline rapide, qui a une action brève.
La dose d’insuline administrée va dépendre de la quantité d’aliments consommées. En effet, il est essentiel d’éviter une hyperglycémie ou une hypoglycémie.
Les symptômes de l’hypoglycémie
- Palpitations rapides
- Soif
- Forte envie d’uriner
- Nausées
- État de faiblesse
- Vertiges
- Maux de tête
- Tremblements
- Pâleur du visage
- Nervosité et anxiété
- Troubles de concentration
Il est important de traiter rapidement l’hypoglycémie : les glucides (morceaux de sucre, boisson sucrée, soda non-light ou miel) peuvent rapidement rehausser le taux de sucre dans le sang.
Les symptômes de l’hyperglycémie
- Une soif excessive et des urines abondantes
- De la fatigue
- De l’apathie
- Des nausées
- Des vertiges
Diabète sucré : que faire au quotidien ?
Équilibrer son alimentation
Il existait avant ce qu’on appelait du « chocolat pour diabétiques ». Entretemps, les experts ont prouvé que si de nombreux aliments prétendus diététiques ne contenaient pas de sucre, ils renferment en revanche beaucoup de matières grasses. Au lieu de se fier uniquement aux produits diététiques, il est plutôt recommandé de consommer des aliments variés en privilégiant les fruits, les légumes frais et les acides gras insaturés que l’on trouve dans les huiles, les poissons ou les noix. Enfin, manger peu de viande est préférable. Les fibres alimentaires (grains entiers, légumineuses…) permettent de faire baisser la glycémie après avoir mangé. En outre, les fibres permettent d’être rassasié plus longtemps, ce qui est avantageux pour la perte du poids.
Activité physique : un meilleur poids pour moins de risques
Le surpoids est un facteur de risque pour le diabète. Les exercices physiques aident à la normalisation du poids corporel. Ils augmentent également la conscience du corps, incitent les gens à sortir, à rencontrer d’autres personnes et même à s’entraîner ensemble.
Éviter le tabac et l’alcool
L’alcool et le tabac affectent les vaisseaux sanguins, augmentent la tension artérielle et peuvent causer de nombreuses maladies (y compris le cancer). Ces deux stimulants ne sont pas conseillés en cas de diabète. Ne plus consommer ces substances peut contribuer à une meilleure forme physique et peut redonner goût aux exercices physiques.
Consulter régulièrement son médecin Tout diabétique devrait consulter son médecin régulièrement. Ce dernier peut déterminer l’excrétion de protéines dans l’urine, détecter les points de pression ou les plaies au niveau des pieds ainsi que contrôler la pression artérielle et les taux de lipides sanguins. Il est également recommandé de visiter régulièrement l’ophtalmologue afin qu’il vérifie que la rétine ne présente pas de lésions.
Accepter son diabète
Le traitement du diabète sucré ne consiste pas seulement à s’injecter de l’insuline. Il est aussi primordial d’accepter sa maladie. En effet, les injections d’insuline peuvent donner un faux sentiment de sécurité. Toutefois, il est important de prendre la maladie au sérieux en ajustant son mode de vie et en mesurant régulièrement sa glycémie.
Mieux vivre son diabète grâce aux groupes de soutienLes cours de formation des patients et les groupes de soutien peuvent être d’une grande aide si vous venez de recevoir un diagnostic de diabète. Cela peut être effrayant, mais vous pouvez utiliser cette peur pour faire face à la maladie. Vous pourrez recevoir de bons conseils de la part d’autres diabétiques et vous réaliserez rapidement que les diabétiques ne mènent pas une vie pire que les autres !
Publié le : 14.04.2020
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