Traitement des cicatrices : conseils et soins

Les cicatrices se forment souvent après une blessure, une opération, une brûlure ou une maladie de la peau. Dans la plupart des cas, elles guérissent bien et ne sont plus perceptibles après un certain temps. Cependant, certaines cicatrices sont dérangeantes en raison de leur apparence, de leur taille, mais aussi à cause des démangeaisons ou des douleurs qu’elles peuvent provoquer. Découvrez dans ce guide comment soigner une cicatrice.

Notre plus grand organe, la peau, est constitué de plusieurs couches. Le premier est l'épiderme. En dessous se trouve le derme. Enfin, on trouve l’hypoderme, une couche plus profonde qui se compose principalement de tissu conjonctif et de graisse.

Pour qu'une lésion de la peau laisse une cicatrice, elle doit toucher au moins le derme ainsi que l’épiderme. Les blessures plus superficielles qui ne touchent que l'épiderme guérissent normalement sans laisser de marques permanentes. Si le derme est blessé, le corps tente de refermer la plaie le plus rapidement possible pour éviter l'infection.

La cicatrisation des plaies se déroule en trois phases :

• La phase de nettoyage : L'organisme nettoie la plaie des germes et de la saleté par le biais des saignements et des sécrétions de la plaie.
• La phase de guérison : La plaie commence à se refermer lentement ; de nouvelles cellules de peau ou de tissu conjonctif se forment.
• La phase de reconstruction : Un tissu cicatriciel se forme, principalement constituée de collagène. Son apparence diffère donc considérablement d'une peau saine.

Le tissu cicatriciel ne contient généralement pas de pigments : les zones touchées sont plus pâles que la peau environnante. De plus, elles n'ont ni racine de cheveux ni glandes sébacées ou sudoripares. Les cicatrices ont donc souvent besoin de soins particuliers, car elles peuvent rapidement devenir sèches et dures.

Les cicatrices saines sont plates et douces. Elles ne provoquent aucune douleur ni aucune gêne. Cependant, il existe d’autres types de cicatrices plus gênantes tant sur le plan esthétique que sur le plan médical :

• Cicatrices atrophiques (dépressions cicatricielles) : Ce sont des cicatrices enfoncées qui apparaissent sous le niveau normal de la peau. Le corps n'a pas été capable de combler les tissus blessés et les bords de la plaie ne se sont pas rejoints. Les cicatrices atrophiques forment donc une dépression comme c’est le cas par exemple pour les cicatrices d’acné ou de varicelle.
• Cicatrices hypertrophiques : En revanche, les cicatrices hypertrophiques s'élèvent au-dessus du niveau de la peau. Elles sont épaisses et ressemblent à des cordons. Les cicatrices hypertrophiques, cependant, ne dépassent pas les bords de la plaie.
• Chéloïdes (renflements cicatriciels) : sous cette forme, le tissu cicatriciel s’étend au-delà des bords de la plaie. La peau est rugueuse, bombée, rouge et des douleurs cicatricielles ou des démangeaisons apparaissent.
• Cicatrices de brûlures : les brûlures graves peuvent entraîner ce qu'on appelle des contractures cicatricielles. Le tissu conjonctif sous la cicatrice fermée continue de croître, ce qui raccourcit et contracte la peau située au-dessus. En plus d’être peu esthétiques, ce genre de cicatrice peut également être très douloureux et restreindre les mouvements, en particulier au niveau des articulations.

• L'âge du patient a une influence fondamentale sur la formation d’une cicatrice : les personnes âgées sont souvent moins sujettes aux cicatrices que les jeunes, chez qui la division cellulaire et la formation de nouvelles cellules sont encore plus rapides et plus
• Bien sûr, la gravité de la blessure ou la profondeur de la plaie détermine également la taille de la future cicatrice, au même titre que les soins apportés au tissu cicatriciel.
• Une infection peut entraîner des complications et empêcher une bonne cicatrisation. Par conséquent, il se forme souvent du tissu cicatriciel en plus grande quantité. Cela vaut notamment pour les cicatrices d'acné : en raison de l'inflammation chronique de la peau, les blessures cicatrisent particulièrement mal.
• Le stress mécanique entrave la bonne cicatrisation des plaies : on trouve donc souvent de grandes cicatrices gênantes sur des articulations – telles que les épaules ou les genoux - où la blessure est exposée à beaucoup de mouvements et de tension cutanée.
• La génétique joue également un rôle important : par exemple, les personnes à la peau foncée ou les personnes ayant une prédisposition familiale à une cicatrisation excessive ont souvent une tendance aux chéloïdes.

Tout d'abord : soyez patient. Selon la taille et la profondeur de la plaie, il peut s'écouler jusqu'à un an avant que la cicatrisation ne soit complètement terminée. Cependant, même pendant le processus de guérison, plusieurs mesures permettent de garder le tissu cicatriciel reste aussi élastique et petit que possible :

• Évitez d’exposer une plaie en cours de cicatrisation à la chaleur ou au froid et évitez tout étirement ou pression, car cela stimulerait la croissance du tissu cicatriciel. La partie touchée doit rester immobile autant que possible. Si vous avez une activité physique, pratiquez-la avec modération durant les premières semaines.
• Gardez la plaie propre et soignez-la afin qu'elle ne s'infecte pas. Veillez également à ce que la cicatrice puisse respirer pendant le processus de guérison.
• Évitez de gratter les cicatrices qui démangent ! En grattant les plaies, vous stimulez la formation de tissus, ce qui peut plus tard entraîner des cicatrices bombées.
• Les gels, pommades et pansements anti-cicatrices vendus en pharmacie peuvent être utiles après la cicatrisation de la blessure. Leurs principes actifs hydratent, réduisent l'inflammation apaisent la peau irritée ou les démangeaisons et permettent aux tissus de rester Par conséquent, il se forme moins de tissu en excès et la cicatrice devient plus petite et moins visible.

Les petites cicatrices simples peuvent être traitées avec divers remèdes maison qui vont aider la peau à se régénérer. À long terme, les cicatrices peuvent ainsi rétrécir et devenir moins visibles.

• Si les cicatrices sont foncées, appliquez du jus de citron, du vinaigre de pomme ou des tomates. Les acides qu’ils contiennent vont blanchir la peau en douceur, ce qui rendra la cicatrice plus discrète. Comment ? Appliquez deux fois par jour pendant dix minutes, sur plusieurs semaines. Attention : n'utilisez des produits acides que sur une peau complètement guérie.
• Les graisses végétales comme l'huile d'olive ou le beurre de cacao rendent le tissu cicatriciel souple et élastique. Appliqués en massages, ces remèdes ménagers prennent soin de la peau affectée au quotidien.
• Le gel d'aloe vera peut également avoir un effet positif sur les cicatrices. Il refroidit, aide à soulager la douleur et hydrate la peau cicatrisée. Ainsi, la croissance excessive des cicatrices peut être évitée.
• Le miel peut également favoriser la guérison des cicatrices. Utilisez-en pour masser la cicatrice complètement cicatrisée deux fois par jour puis, rincez le miel au bout d'une heure.

Il faut consulter un médecin lorsqu’une cicatrice est esthétiquement invalidante ou douloureuse, quand elle démange, grossit ou change de couleur et de forme. Plusieurs thérapies permettent de traiter les cicatrices gênantes. Cependant, elles ne peuvent faire que les tissus et atténuer l'inconfort de la cicatrice : une cicatrice ne pourra jamais avoir l’aspect d'une peau saine.

Méthodes non chirurgicales

Le traitement aux stéroïdes
Les stéroïdes tels que la cortisone ont un effet anti-inflammatoire et peuvent donc inhiber la croissance des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes. Au cours du traitement, le dermatologue injecte la substance active dans le tissu cicatriciel à l'aide d'une fine aiguille.

La cryothérapie

"Cryo" signifie froid. Il s’agit appliquer un spray réfrigérant ou d’injecter de l'azote liquide dans le tissu cicatriciel afin de détruire l'excès de tissu des cicatrices hypertrophiques. La cryothérapie est souvent utilisée en combinaison avec un traitement aux stéroïdes.

La dermabrasion / le peeling chimique

Particulièrement adaptées aux cicatrices atrophiques, le peeling chimique et la dermabrasion permettent d’éliminer la couche supérieure de la peau respectivement grâce à de l’acide ou par abrasion mécanique. Les patients sont souvent placés sous anesthésie pendant le processus.

La thérapie au laser

Le dermatologue utilise un laser pour enlever le tissu cicatriciel gênant des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes.

Silicone

Une crème, des patchs ou des feuilles de silicone sont appliqués sur la cicatrice sur une période allant de plusieurs semaines à plusieurs mois. Le silicone permet d’assouplir les tissus et peut ainsi rendre la cicatrice plus petite et plus élastique. Vous pouvez également utiliser des produits en silicone à titre préventif lors de la cicatrisation des plaies.

Méthodeschirurgicales

Les tissus cicatriciels peuvent également être retirés par voie chirurgicale. Selon sa taille et sa profondeur, la nouvelle plaie qui en résulte est soit suturée, soit traitée avec de la peau transplantée. Cela donne au corps la possibilité d’initier un nouveau processus de cicatrisation dans les meilleures conditions possibles.

Par exemple, l'ablation chirurgicale du tissu cicatriciel hypertrophique est nécessaire :

• si la cicatrice est esthétiquement gênante et qu’elle entraîne une souffrance psychologique
• et/ou est si elle entrave la mobilité des articulations.

Toutefois, il faut attendre au moins un an avant d’effectuer l’opération. Ce n'est qu'après cette période que la cicatrisation est complète et que certaines cicatrices régressent également d’elles-mêmes.

Publié le : 10.09.2020
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