Paludisme (ou malaria) : causes, symptômes et traitement

Sommaire
Le paludisme (appelé également malaria) est une maladie infectieuse très répandue dans les pays tropicaux et subtropicaux. Elle est causée par de petits parasites, les plasmodies, et transmise à l'homme par la piqûre de moustiques. On distingue quatre types de paludisme. Le changement rapide de la température corporelle est un symptôme typique du paludisme, raison pour laquelle cette maladie était autrefois appelée « fièvre intermittente ». Détecté à temps, le paludisme se traite bien. Avant de voyager dans des régions endémiques du paludisme, il est conseillé d’emporter avec soi un traitement préventif contre le paludisme.
Qu'est-ce que le paludisme ?

En France, le paludisme est l'une des principales maladies causées par des parasites importés des pays tropicaux et subtropicaux. Elle est provoquée par des plasmodiums qui sont des parasites sanguins transmis à l'homme par les piqûres de moustiques. Le paludisme se caractérise par des poussées de fièvre entrecoupées de périodes sans fièvre. Bien diagnostiqué et bien traité, le paludisme a généralement un bon pronostic.
Les cas de paludisme importés en France sont généralement des infections à Plasmodium falciparum responsable du paludisme tropical, l'un des quatre types de paludisme. Les autres types de paludisme, tels que le paludisme tertiaire, le paludisme quaternaire et le paludisme de Knowlesi, sont chacun causés par différentes espèces de plasmodium et présentent des symptômes distincts.
Les différentes espèces de paludisme se distinguent par leur période d'incubation (c’est-à-dire la durée entre le moment de la contamination et l'apparition des premiers symptômes) :
- Plasmodium falciparum (agent pathogène du paludisme tropical) : de sept jours à plusieurs semaines.
- Plasmodium vivax (agent pathogène de la fièvre tierce) : jusqu'à deux ans
- Plasmodium ovale (agent pathogène de la fièvre tierce) : jusqu'à cinq ans
- Plasmodium malariae (agent pathogène de la fièvre quarte) : jusqu'à 40 ans
Plasmodiums : que sont-ils ?
Les plasmodiums sont des parasites unicellulaires des tissus et du sang, dont certaines espèces peuvent provoquer différentes formes de paludisme. Ils sont transmis à l'homme par les moustiques des genres Anopheles, Aedes ou Culex qui en sont infestés.
À la suite d’une piqûre, les plasmodiums évoluent en sporozoïtes et pénètrent dans les cellules du foie. Ils s'y développent ensuite en schizontes qui contiennent plusieurs mérozoïtes (cellules filles). Lorsqu’un schizonte éclate, il libère ses mérozoïtes dans la circulation sanguine. Ces derniers pénètrent alors dans les globules rouges qui éclatent à leur tour. Ce processus se répète dès qu’un mérozoïte infeste un globule rouge.
L’éclatement simultané des globules rouges infectés produit des poussés de fièvres intermittentes, comme c’est le cas avec plasmodium vivax, plamsmodium ovale, plasmodium malariae et plasmodium knowlesi. Dans le cas d’une infection à plasmodium falciparum, les globules rouges n'éclatent pas de manière synchrone, ce qui entraîne des poussées de fièvre irrégulières.
Une fois à l’intérieur les globules rouges, certains mérozoïtes se développent en cellules mâles et femelles (gamétocytes) : de ce fait, elles peuvent persister plus longtemps dans les cellules sanguines. Ces cellules sont ensuite transmises de l'Homme au moustique lors d'une nouvelle piqûre. Elles fusionnent enfin dans l'estomac du moustique pour former un ovule fécondé. Des sporozoïtes se développent et sont transmis à l’humain à l’issue de la prochaine piqûre.
L'agent pathogène du paludisme ne peut être transmis d'homme à homme que par des transfusions sanguines contaminées ou lorsqu’une femme enceinte infectée le transmet à son enfant à naître.
Paludisme : quels symptômes ?
Les symptômes les plus fréquents du paludisme sont :
- Un sentiment général de malaise
- Des douleurs dans les membres et des maux de tête
- Diarrhée, nausées et vomissements
- Des frissons
- Des poussées de fièvre :
- Paludisme à P. falciparum : poussées de fièvre à intervalles irréguliers
- Paludisme à P. vivax et ovale : poussées de fièvre toutes les 48 heures
- Paludisme à P. malariae : poussées de fièvre toutes les 72 heures
- Paludisme à P. Knowlesi : poussées de fièvre quotidiennes.
- Les globules rouges étant détruits au cours de la maladie, une anémie se développe.
La forme la plus grave du paludisme à Plasmodium falciparum. S’il est traité à temps et correctement, il a un bon pronostic. En l'absence de traitement, les symptômes s'aggravent en quelques jours. Le paludisme cérébral est une complication typique du paludisme tropical. Généralement mortel, cette forme de paludisme provoque des étourdissements et un coma. En outre, les reins et le cœur sont généralement endommagés. D’autres symptômes avant-coureurs sont également observés :
- Convulsions
- Saignements
- Troubles de la conscience
- Difficultés respiratoires
- Jaunisse (pigmentation jaunâtre de la peau)
Lorsqu’une personne a été piquée à plusieurs reprises par des moustiques infectés de plasmodies, elle est ainsi porteuse de plusieurs générations d’agents pathogènes en même temps. Cela cause l’apparition de formes particulières de paludisme (infections mixtes) :
- Malaria tertiana duplex : la personne infectée présente deux générations différentes d'agents pathogènes Plasmodium vivax ou Plasmodium ovale. À cause du chevauchement des deux périodes de fièvre (2 jours chacune), les poussées de fièvre sont dans ce cas-là quotidiennes.
- Malaria quartana triplex : la personne infectée porte en elle 3 générations Plasmodium malariae. Dans ce cas également, les poussées de fièvre se produisent quotidiennement.
Comment le paludisme est-il diagnostiqué ?
La plupart du temps, les symptômes tels que les poussées de fièvre mettent la puce à l’oreille quant à un éventuel paludisme. Il est également important d'informer son médecin de tout voyage passé dans une zone à risque. Étant donné que le paludisme tropical peut rapidement mettre la vie en danger, il est primordial de le diagnostiquer rapidement. En effet, la seule présence de fièvre n’est pas suffisante pour établir un diagnostic sûr, car elle ne se manifeste pas de manière intermittente.
Souvent, l'agent pathogène du paludisme peut être détecté dans le sang après une analyse microscopique. Si toutefois l’examen s'avère négatif, mais que les symptômes persistent, le médecin prescrira l’examen plusieurs fois.
Le test rapide de paludisme permet de détecter les protéines spécifiques au plasmodium dans le sang. En règle générale, il n'est utilisé que si l'analyse sanguine, plus fiable, ne peut pas être effectuée rapidement. Toutefois, le test rapide ne permet pas de déterminer de quel agent pathogène il s’agit exactement.
En cas d'infection mixte (c'est-à-dire une infection simultanée par différents agents pathogènes), une analyse de l'ADN permet d'identifier les espèces de plasmodium impliquées. Cet examen est toutefois très long (plusieurs heures), coûteux et n'est donc utilisé que dans des cas particuliers.
Outre les examens en laboratoire, le médecin peut déterminer la gravité de l'infection grâce à un examen physique. La température corporelle, le pouls, la fréquence respiratoire et la tension artérielle fournissent à cet égard des indications importantes. En cas de mauvais état général ou de paludisme grave nécessitant des soins intensifs, d’autres examens sont pratiqués (valeurs sanguines supplémentaires, radiographie du thorax, hémocultures). Ces analyses permettent de déterminer si, en plus du paludisme, une infection bactérienne s’est également développée.
Paludisme : quels traitements ?
S’il n’est pas possible pendant le voyage de consulter un médecin dans les 24 heures après l’apparition des symptômes, il est conseillé d'emporter avec soi un traitement d'urgence contre le paludisme. Celui-ci permet de patienter jusqu'à ce qu'un traitement médical soit possible.
En règle générale, il est conseillé d'informer son médecin ou de demander un avis médical rapidement en cas de symptômes après un voyage dans une région à risque. C'est la seule façon de bien traiter le paludisme.
Le paludisme à P. falciparum peut être de forme non compliqué ou grave : le traitement va donc varier en conséquence. Comme le Plasmodium falciparum est déjà immunisé contre la chloroquine dans certaines régions du monde, des préparations combinées alternatives sont prescrites en cas de paludisme non compliqué :
- L‘atovaquone-proguanil
- L‘artéméther-luméfantrine
- La dihydroartémisinine-pipéraquine
En cas de forme grave du paludisme à P. falciparum, les médecins administrent de l’artésunate directement dans le sang par voie veineuse pendant le traitement en unité de soins intensifs. Ensuite, ils prescrivent généralement l'un des traitements combinés sous forme de comprimés utilisés pour le paludisme non compliqué. D'autres mesures telles que l'enveloppement des mollets et l’administration de paracétamol peuvent contribuer à réduire une forte fièvre et ainsi atténuer les symptômes.
Dans le cas du paludisme à P. vivax ou ovale, le traitement est généralement ambulatoire, c’est-à-dire qu'aucune hospitalisation n'est nécessaire. Dans ce cas, le médecin prescrit des préparations combinées (atoquavone-proguanil ou artéméther-luméfantrine). Pour éviter que des Plasmodiums ovales ou des Plasmodiums vivax ne soient conservés dans le foie au stade de repos, on administre également de la primaquine à la fin du traitement. Cette substance est généralement combinée à de la chloroquine afin d'obtenir un effet optimal.
Le paludisme à P. malariae est généralement traité en ambulatoire avec de la chloroquine tandis que le paludisme à p. knowlesi est traité comme la variante à P. falciparum.
Comment prévenir une infection par le paludisme ?
Il n'existe pas encore de vaccin contre le paludisme. Il est toutefois possible de se protéger d'une infection grâce à une prévention efficace. Elle se compose de deux mesures :
1) Les mesures suivantes ont fait leurs preuves en matière de protection contre les piqûres de moustiques :
- Séjourner dans des pièces climatisées équipées de moustiquaires aux fenêtres.
- Dormir sous des moustiquaires.
- Porter des vêtements clairs couvrant le corps (par exemple des pantalons, des hauts à manches longues et des chaussettes).
- Utiliser des répulsifs anti-moustiques sur la peau.
- Pour augmenter l'efficacité des vêtements longs et de la moustiquaire, ceux-ci peuvent également être imprégnés d’insecticides.
2) En fonction de la destination, une chimioprévention du paludisme peut être envisagée en complément de la prévention d'exposition. Selon la destination, cela va consister à effectuer un traitement préventif ou à emporter avec soi un traitement antipaludéen d'urgence. Un médecin généraliste ou un spécialiste en médecine des voyages pourra faire des recommandations appropriées avant un voyage dans une zone à risque.
Publié le : 07.06.2022
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