Thyroïdite de Hashimoto : causes, symptômes et traitement

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La thyroïdite d'Hashimoto est de loin la forme la plus fréquente d'inflammation de la thyroïde. Cette maladie chronique entraîne une destruction progressive du tissu thyroïdien et donc, à long terme, une hypothyroïdie. Découvrez dans ce guide santé quels sont les symptômes de la maladie et quels sont les traitements disponibles.
Qu'est-ce que la thyroïdite de Hashimoto ?
La thyroïdite d'Hashimoto est une maladie chronique de la thyroïde. Elle fait partie des maladies auto-immunes, c'est-à-dire qu'elle est due à un dysfonctionnement du système immunitaire. Le rôle de ce dernier est normalement de protéger le corps contre les agents pathogènes et les éventuelles autres substances nocives. Toutefois, dans le cas d'une maladie auto-immune, les cellules immunitaires attaquent aussi les tissus de l'organisme, car elles les considèrent par erreur comme étrangers.
Dans le cas de la thyroïdite de Hashimoto, le système immunitaire s’attaque à la glande thyroïde qu’il détruit progressivement. La destruction des cellules thyroïdiennes entraîne une libération d’hormones thyroïdiennes plus importante que la normale. Cela peut entrainer par conséquent de légers symptômes d’hyperthyroïdie. Toutefois, à long terme, une carence en hormones thyroïdiennes se produit, entraînant les symptômes d'une hypothyroïdie.
La thyroïdite de Hashimoto est de loin le type d'inflammation de la thyroïde le plus fréquent : environ 7 adultes sur 100 en sont atteints. Les femmes sont environ 10 fois plus souvent concernées que les hommes. Dans la plupart des cas, la maladie survient entre 30 et 50 ans.
Les causes de la thyroïdite de Hashimoto ne sont pas encore bien connues. Si le dysfonctionnement du système immunitaire est probablement héréditaire, les médecins pensent toutefois que d’autres facteurs jouent un rôle dans le déclenchement de la maladie. Selon les spécialistes, il pourrait s’agir d’infections bactériennes ou virales, d’une exposition accrue à l'iode (par exemple à cause de médicaments), de changements hormonaux (comme après un accouchement ou pendant la ménopause), ou d’un stress psychologique.
Thyroïdite d'Hashimoto : quels sont les symptômes typiques ?
Chez de nombreuses personnes, la thyroïdite de Hashimoto passe longtemps inaperçue. Ce n'est que dans certains cas que l'on observe une légère hyperthyroïdie au stade précoce, car les cellules thyroïdiennes libèrent des hormones spécifiques à la suite de leur destruction. Les personnes concernées souffrent alors de symptômes tels qu'une transpiration accrue, un manque d'appétit, une perte de poids, de la nervosité ou des palpitations cardiaques. Cependant, les troubles s’aggravent lorsque la destruction progressive du tissu thyroïdien entraîne une hypothyroïdie. Les signes caractéristiques de l’hypothyroïdie sont, entre autres :
- épuisement
- manque de force et de motivation, faiblesse musculaire
- dépression
- prise de poids
- formation d'œdèmes
- sensibilité au froid
- peau pâle
- perte de cheveux
- constipation
- pouls lent
Souvent, la maladie entraîne un rétrécissement de la thyroïde. Elle peut en revanche grossir chez certaines personnes : les médecins parlent alors de goitre. Cela entraîne chez certains des troubles de la déglutition ou une sensation de boule dans la gorge. D’autres trouveront les vêtements serrés autour du cou désagréables.
Comment la thyroïdite de Hashimoto est-elle diagnostiquée ?
La maladie est souvent détectée à un stade avancé, lorsque les symptômes typiques d’une hypothyroïdie se manifestent. Une analyse sanguine peut confirmer le diagnostic grâce à la présence des hormones thyroïdiennes T3, T4 et TSH.
Les hormones thyroïdiennes
La thyroïde est une glande hormonale importante. Les hormones qu'elle produit, la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4), contrôlent principalement notre métabolisme énergétique et donc notre croissance et notre développement physique. La sécrétion de T3 et de T4 est sous le contrôle d'une autre hormone produite dans l’hypophyse, la TSH (hormone thyréostimulante). En cas de thyroïdite de Hashimoto, la concentration de ces trois hormones est modifiée, en fonction du stade de la maladie :
- Stade précoce (hyperfonctionnement passager) : TSH abaissée, T3 et T4 augmentées.
- Stade plus avancé (hypofonctionnement latent, donc pas encore symptomatique) : TSH élevée, T3 et T4 normales
- Stade tardif (hypotonie symptomatique) : TSH augmentée, T3 et T4 abaissées.
En cas de suspicion de thyroïde de Hashimoto, le médecin contrôle également, outre le taux d'hormones, la quantité d'anticorps dans le sang qui s’attaquent à la thyroïde. Ces anticorps sont produits par les cellules immunitaires défectueuses et peuvent être détectés chez de nombreuses personnes atteintes de la maladie. Grâce à un examen par ultrasons, le médecin évalue la taille et la structure de la thyroïde. En cas de thyroïdite de Hashimoto, celle-ci présente des signes d'inflammation et est souvent plus petite que la normale. Un autre examen, la scintigraphie, permet également de déterminer dans quelle mesure la thyroïde est encore active au niveau du métabolisme.
Quels sont les traitements de la thyroïdite de Hashimoto ?
La thyroïdite de Hashimoto est incurable, car la destruction de la thyroïde par le système immunitaire ne peut pas être stoppée. Néanmoins, il existe des traitements qui permettent de vivre une vie majoritairement sans symptômes.
Toutefois, un traitement n'est nécessaire que si l'hypothyroïdie progressive cause des problèmes. Dans ce cas, le médecin prescrit une préparation hormonale (qui doit être généralement prise à vie) pour compenser le manque d'hormones thyroïdiennes. Si la glande thyroïde grossit à cause de la maladie, elle peut causer des complications en raison de l'espace plus important qu'elle occupe. Dans ce cas, il peut être nécessaire de procéder à une ablation chirurgicale de l'organe.
Thyroïdite de Hashimoto : quelles mesures prendre au quotidien ?
Grâce à un traitement adapté, de nombreux patients atteints de la maladie de Hashimoto parviennent à mener une vie quasiment sans symptômes. Il est néanmoins crucial de faire contrôler régulièrement (tous les 3 à 6 mois environ) les valeurs de la thyroïde par un médecin. Cela est primordial pour adapter la dose d’hormones aux besoins réels et ainsi obtenir des résultats optimaux.
Comme la maladie est parfois déclenchée ou aggravée par l'iode, il est important d’adapter son alimentation afin d’éviter une concentration trop importante d’iode dans l’organisme. Les poissons, les fruits de mer et les algues séchées sont particulièrement riches en iode. De plus, la consommation de sel de cuisine iodé ou de compléments alimentaires contenant de l’iode devrait être évitée dans la mesure du possible.
Publié le : 24.09.2022
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